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Décollage prévu le 5 juillet 2019 pour le satellite grenoblois

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Le Centre Spatial Universitaire de Grenoble et ses étudiants ont mis au point un nano-satellite, de la taille d'une brique de lait, avec ses partenaires régionaux et internationaux. Il décollera le 5 juillet 2019 de la base de Vostochny (Sibérie, Russie).

 Le satellite AMICAL Sat, conçu par les étudiants de l'université de Grenoble et de l'école d'ingénieurs Grenoble INP, sera lancé dans l'espace à bord d'une fusée russe en Sibérie.
Le satellite AMICAL Sat, conçu par les étudiants de l'université de Grenoble et de l'école d'ingénieurs Grenoble INP, sera lancé dans l'espace à bord d'une fusée russe en Sibérie. © Radio France - Bastien Thomas

"Faire que Grenoble puisse être reconnue comme un lieu à l'initiative de missions spatiales." Voilà l'ambition qu'affiche Mathieu Barthélémy, directeur du Centre Spatial Universitaire de Grenoble (CSUG), à propos du lancement de "son" nano-satellite AMICal Sat le 5 juillet prochain à Vostochny (Sibérie, Russie). 

Ce projet de nano-satellite s'inscrit dans la thématique du "new space". C'est à dire la manière de concevoir aujourd'hui les missions spatiales. L'objectif de ce programme est d'étudier les aurores boréales, ces voiles de lumières colorées que l'on peut observer aux pôles à la nuit tombée. Ces phénomènes pourraient avoir des répercussions sur les réseaux électriques, les satellites eux-mêmes ainsi que les GPS. Le CSUG, mis en place en 2015 en lien avec la Russie, possède un simulateur d'aurores boréales qui a aidé à la création du satellite AMICal Sat. 

"Un satellite qui fait la taille d'une brique de lait" - Mathieu Barthélémy, directeur du Centre Spatial Universitaire de Grenoble.

La principale caractéristique du nano-satellite AMICal Sat, c'est sa taille. Pas plus de 20 centimètres de haut par 10 centimètres de long par 10 centimètres de large, pour 2,6 kilos. Pourtant, à l'intérieur, il y a une multitude de composants et technologies dernière génération dont un appareil qui prendra les photos des aurores boréales. Le satellite sera capable de prendre des clichés à plus de 28.000 km/h en une seconde alors qu'il faudrait entre 10 à 30 secondes pour un appareil classique.

Le nano-satellite sera lancé sur orbite pour se caler à 530 km de la surface de la Terre, pour qu'il puisse terminer sa mission d'ici un an et entamer sa descente naturellement dans cinq ans en s'autodétruisant à son entrée dans l'atmosphère. Avec plus de 15 rotations terrestres par jour, le satellite enverra ses clichés lors de son passage devant une station radio. Au cours de sa rotation, les panneaux solaires installés serviront à recharger ses batteries avant d'entrer dans une zone boréale.

La taille du satellite par rapport à une main humaine.
La taille du satellite par rapport à une main humaine. © Radio France - Bastien Thomas

Un satellite mis au point par des étudiants

L'affirmation peut paraître surréaliste. Mais ce sont bien une quarantaine d'étudiants du CSUG, de l'école d'ingénieurs Grenoble INP, venant d'IUT ou même de Sciences Po (pour régler les problématiques juridiques ou diplomatiques vu le caractère international de la mission) qui ont mouillé la chemise, depuis 2017, pour que le projet soit possible. Un travail sous la houlette de leurs professeurs, de l'université de Moscou représentée par Vladimir Kalegaev, des cinq entreprises partenaires de la région (Air Liquide, Teledyne e2v, Sofradir, Nicomatic et Gorgy Timing) mais aussi de sociétés polonaise et allemande.

"L'aventure ne fait que commencer", s'est enthousiasmée Elisa Robert, étudiante en Master 2 Sciences de la terre et des planètes lors de la présentation du nano-satellite. Elle a découvert l'univers spatial grâce à ce projet et pense même y travailler à plus long terme. C'était la volonté du CSUG comme l'explique Thierry Sequies, coordinateur du programme : former les étudiants "de manière innovante en les mettant vraiment en situation puis en les intégrant dans une équipe de professionnels".

AMICal Sat : une collaboration internationale

Il s'agit donc d'un programme international puisque "dans le spatial, on est mondial par essence", rappelle Mathieu Barthélémy. La collaboration a tout de suite été une évidence puisque la Russie met à disposition sa base de lancement de Vostochny où le satellite décollera le 5 juillet 2019. La société polonaise SatRevolution a permis de construire le satellite, même si tous les composants à l'intérieur ont été pensés en France.

Date du lancement officiel du satellite AMICal Sat vers l'espace depuis la Russie.
Date du lancement officiel du satellite AMICal Sat vers l'espace depuis la Russie. © Radio France - Bastien Thomas

"On peut dire que l’œil du satellite vient de Teledyme e2v" - Laurent Monge, directeur général de Teledyme e2v.

Ces partenariats ont permis au CSUG de bénéficier de financements pour la construction de son nano-satellite qui a coûté 800.000 euros selon Mathieu Barthélémy. Pour Laurent Monge, directeur général de Teledyme e2v basé à Saint-Egrève (Isère) et partenaire depuis quatre ans, encourager ce projet répond à un double objectif : faire travailler pour engager, à plus long terme, les étudiants, et mettre à disposition des produits et des ingénieurs de la société. En effet, le capteur de l'appareil photo installé sur le satellite est un produit fabriqué en Isère par son entreprise.

Rendez-vous donc le 5 juillet 2019 à Vostochny pour le décollage de la fusée contenant le satellite AMICal Sat. Le moment tant attendu par toutes les équipes sera à suivre en direct, avec le décalage horaire, sur YouTube. Les premières photos seront également disponibles pour le public via une plateforme numérique hébergée par le CSUG.

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